|
Le mystère de Noël, un mystère joyeux
|
Trois milliards de personnes dans le
monde fêtent Noël: pourquoi ?
Il y a d’abord tous ceux dont le pays
est de tradition chrétienne : pays européens,
Russie-Sibérie jusqu’à l’Océan
pacifique; Amériques du Sud et du
Nord. La plupart des pays d’Afrique ;
en Asie, les Philippines, partie de
l’Inde, de l’Indonésie, de la Malaisie
et du Vietnam.
En Chine au-delà des 100 millions
de Chrétiens, beaucoup d’autres veulent
tout simplement participer eux
aussi à une fête réputée dans le monde
entier.
La fête et le mystère
Toute fête pour résonner dans notre
coeur doit avoir un certain mystère :
c’est-à-dire une signification qui va
plus loin. Un mystère, c’est une porte
bien nette, mais qui ouvre sur un
chemin inconnu, sur une profondeur,
et sur un bonheur. Un bonheur au-delà
de la vie de tous les jours.
Une fête d’anniversaire ouvre d’elle même
sur le mystère : que s’est-il
passé au jour de ma naissance, que
faisaient mes parents, la maison
existe-t-elle encore ; cette naissance a
ouvert ma vie, où ma vie me conduitelle
?
Noël est particulièrement ouvert sur
le mystère : plus de 2000 ans après
on fête encore l’anniversaire de cette
naissance-là. Parce que c’est un mystère
joyeux.
Comment fête-t-on Noël ?
Pour beaucoup Noël c’est l’occasion
d’un formidable dîner au restaurant
(si l’on a retenu à temps ses
places…), ou en famille à la maison.
Pour les enfants, le vrai Noël, c’est
la crèche : le petit Jésus couché dans
une mangeoire-berceau entre le boeuf
et l’âne, les bergers et les moutons,
des bougies. On met ses souliers
devant la crèche ; et l’on y trouve
ensuite des cadeaux. Le merveilleux
de Noël commence là : le mystère est
ouvert devant la crèche. Bientôt les
rois mages vont venir adorer eux aussi
l’enfant de Bethléem.
Et qu’est-ce
c’est adorer ?
Pour adorer l’enfant, les bergers
chantent le chant que leur ont appris
les anges, le « Gloria in excelsis Deo »,
« gloire à Dieu au plus haut des cieux ».
Noël dans l’histoire
On compte les années à partir de la
naissance de Jésus : 2018 veut dire
deux mille dix-huit ans après la naissance
de Jésus, en l’an 1.
Il y a peu de personnages de ce
temps-là sur lesquels on ait autant d’informations.
Jésus est né à Bethléem,à 30 kilomètres au sud de Jérusalem,
Le mystère de Noël, un mystère joyeux
Le mystère de Noël, un mystère joyeux en Judée. Nous le savons par deux
récits écrits moins de 70 ans après sa
naissance, 35 ans après sa mort : ce
sont les Evangiles de Matthieu et de
Luc. Ces écrivains ont mis par écrit
des témoignages plus anciens.
Matthieu a connu personnellement
Jésus adulte, il était un des douze
apôtres1. Luc a enquêté pendant deux
ans en Galilée et en Judée où Jésus a vécu, rencontré des témoins et
recueilli notamment des récits de la
mère de Jésus, Marie.
Voici ce qu’ils rapportent :– Jésus est né à Bethléem « au
temps du roi Hérode », et Marie, sa
mère, le coucha dans une crèche parce
qu’il n’y avait pas de place dans la
salle de l’hôtellerie.– Des Anges apparaissent dans la
nuit aux bergers des environs de
Bethléem et leur annoncent la naissance
de l’Enfant qui est le Sauveur,
le Christ et Seigneur. Ils chantent :« Gloire à Dieu au plus haut des cieux
et paix sur terre aux hommes parce
qu’il les aime ». Et les bergers, les
premiers, vont adorer l’enfant.– Des Mages d’Orient (qu’on
appellera plus tard « les rois mages ») à la vue d’une étoile se mettent en
marche pour Jérusalem et demandent
au Roi Hérode : « où est le roi des
Juifs qui vient de naître ? »
La Science et l’Etoile des Mages
Depuis le savant Kepler, bien des
astronomes ont cherché quelle était
l’étoile de Noël. Selon certains astrologues
de l’antiquité, la planète
Saturne était l’astre symbole d’Israël,
et Jupiter une planète royale. Or il y a
eu conjonction de Jupiter et de Saturneà deux reprises en l’an -6, ce qui aurait
pu donner lieu à cette recherche des
mages. Dans le texte, en effet,
l’“étoile” disparaît un moment. Cette
conjonction Jupiter-Saturne a été étudiée
par David Hughes de l’université
de Sheffield et Philippe Véron de
l’Observatoire de Paris. Il y a eu aussi
une conjonction des planètes Vénus-
Jupiter en 2, un 8 décembre et en -1 un
17 juin. Il y a aussi l’hypothèse de
l’éclipse de Jupiter par la Lune en -6.
Enfin il y a l’hypothèse d’une super
novae, explosion d’étoile en fin de vie.
On sait que la date de naissance de
Jésus-Christ est située, d’après les
références historiques, entre -6 et +1,
soit à 7 ans près, la difficulté étant de
dater un recensement de l’époque et la
mort du roi Hérode.
Pour les mages – car en réalité les
mages ne sont pas des rois mais des
savants qui observent les étoiles –
c’est la poésie populaire qui en a fait
des rois : ils ont marché à la suite
d’une étoile nouvelle dans le ciel. Ils
sont astronomes et spécialistes des
textes sacrés des différents peuples de
l’époque. Ils pensent lire la destinée
dans les étoiles et la rapporter à la
naissance de personnages importants.
Un certain Tirésias, par exemple, à la
fin du premier siècle, fera le voyage
de Rome pour présenter à l’Empereur
ses prédictions appuyées sur les étoiles.
Un sauveur vous est né
Pourquoi les Anges annoncent-ils
aux bergers « Un Sauveur vous est
né » ? Parce que les bergers, comme
nous, aujourd’hui avaient le sentiment
de désirer le bien et de ne pas arriver à
le faire.
C’est la question du mal dans le
monde. Pourquoi le mal existe-t-il
alors que nous désirons tant le bien ?
Pour les Juifs au temps de Jésus, un
vieux livre, la Genèse, leur apprenait
l’histoire d’Adam et d’Eve, le premier
homme et la première femme. Ils
avaient été créés par Dieu capables de
l’amour et du bien, mais s’étaient
laissé égarer par les mensonges du
démon. Celui-ci les persuada qu’en
décidant par eux-mêmes ce qui serait
bien, ce qui serait mal, ils deviendraient
comme Dieu. Evidemment
c’était faux : seul le constructeur
d’une machine peut dire comment elle
va bien marcher. A plus forte raison,
seul le constructeur de l’homme peut
dire le chemin que celui-ci doit
prendre pour trouver le bonheur.
Beaucoup cherchent l’origine du
mal dans le monde, et comment s’en
sortir. Par exemple les théories de la
réincarnation, comme le Bouddhisme,
disent que nous pouvons au cours de
notre vie progresser vers le bien. Puis,être réincarnés dans une nouvelle
identité, et ainsi de vie en vie aller
vers le bien suprême. Redoubler
indéfiniment les classes, quel long
voyage ! Et si je suis mauvais au
départ, comment puis-je commencerà être un peu bon ?
Avec Jésus, le Sauveur, tout change :
Lui il est bon, et donateur de bonté. Il
nous tend la main et si librement nous
la saisissons, il nous fera bons ; en une
seule vie, sans redoublements!
Pourquoi Jésus est-il bon et
peut nous donner d’être bons ?
Nous connaissons Jésus par ceux
qui l’ont rencontré, écouté, vu agir
au cours de sa vie terrestre. Il a vécu
environ 33 ans, est mort sur une
croix. D’abord artisan, pendant les
trois dernières années de sa vie il a
parcouru la Palestine, de Nazareth à
Jérusalem, en annonçant la bonne
nouvelle : le Royaume de Dieu est
proche. Il a compassion des pauvres et
des malades, « guérit toute infirmité »,
chasse les démons, ou puissances du
mal qui oppriment les hommes. Il ressuscite
même des morts : la fillette de
Naïm, Lazare, frère de Marthe et de
Marie. Il pardonne les péchés, et à
ceux qui s’en étonnent en disant que
seul Dieu peut pardonner le mal que
nous avons fait, il dit « Qu’est-ce qui
est le plus facile, pardonner les péchés
ou dire à ce paralytique lève-toi et
marche ? » Et devant eux il guérit ce
paralytique auquel il vient de remettre
ses péchés.
Aujourd’hui encore il peut nous
remettre nos péchés si nous le lui
demandons. Car il a donné ce pouvoirà ses disciples, les Apôtres, et à leurs
successeurs, les prêtres : le soir de sa
Résurrection, Jésus apparaît à se disciples
et leur dit : « Recevez l’Esprit
Saint, ceux à qui vous remettrez les
péchés, ils leur seront remis ».
Par ses disciples, par leurs successeurs
les prêtres à qui il a donné ce
pouvoir, Jésus nous donne de devenir
bons. Cela commence par le Baptême :
Après sa résurrection, Jésus dit aux
disciples qu’il va quitter : « Allez dans
le monde entier, proclamer l’Evangileà toute la création. Celui qui croira et
sera baptisé sera sauvé. »
Jésus fils de Dieu
Si Jésus a ce pouvoir de rendre bon,
de pardonner les péchés, c’est qu’il
est Fils de Dieu. Il dit « Père » à Dieu.
Il se présente comme l’image même
du Père, et son égal : « Qui croit en
moi, croit en celui qui m’a envoyé,
et qui me voit, voit celui qui m’a
envoyé ».
Dieu est bon, il pardonne et nous
donne les moyens de devenir
meilleurs.
« Dieu n’a pas envoyé son Fils dans
le monde pour juger le monde, mais
pour que le monde soit sauvé par lui3. »« Dieu veut que tous les hommes
soient sauvés. »4
Dieu n’est pas un dictateur, il
est humble et compatissant
Beaucoup ont peur de Dieu : ils
pensent que s’il existe, c’est un dictateur
qui impose des règles absurdes
pour nous empêcher d’être heureux.
On imagine que son seul but est
d’avoir des esclaves à qui il interdit
toute joie et tout bonheur. On préfère
penser qu’il n’existe pas. « Si Dieu était comme ça, disait un de mes amis,
je serais athée. »
Mais en venant dans le monde à
Noël, Dieu le Fils montre son image
qui est celle de Dieu son Père comme
la sienne : il est un tout petit enfant, il
est tout humble. Si l’on n’accueille
pas ce bébé, il mourra.
A Noël Jésus nous apprend que
Dieu est humble. Il nous dit que Dieu
nous aime et veut notre bonheur.
Plus tard, à trente ans, Jésus parcourt
villes et villages pour annoncer
l’Evangile (du grec, eu enguellion : la
Bonne Nouvelle). Il raconte l’histoire
de la brebis perdue : le berger laisse
99 brebis pour aller chercher la centième
qui s’est perdue. Jésus est ce
bon berger. Il va nous chercher aussi
loin, aussi coupables que nous
sommes. Lorsque Jésus va mourir sur
la croix, deux brigands sont crucifiésà côté de lui. L’un d’eux dit : « Jésus,
souviens-toi de moi quand tu viendras
dans ton royaume ». Jésus lui répond :« Ce soir même tu seras avec moi
dans le Paradis. » Jésus parlait de sa
résurrection, de sa montée au Ciel : le
bandit repenti sera le premier à entrer
avec lui dans le Paradis!
Cette confiance en Jésus né à
Bethléem et couché dans une crèche
est la porte du salut. La porte du
Paradis a été ouverte le jour de Noël à Bethléem il y a un peu plus de 2000
ans.
Dans les années 1890 un homme
nommé Pranzini avait été condamné à
mort pour avoir au cours d’un vol
assassiné trois personnes. Une jeune
fille de Lisieux, Thérèse Martin, prie
ardemment pour sa conversion dans
les jours précédant son exécution.
Finalement elle apprend qu’au pied de
l’échafaud Pranzini s’est tout d’un
coup jeté sur la petite croix que lui
tendait le prêtre aumônier, et a
embrassé l’endroit des plaies du crucifié.
Comme le bon larron, il a été
sauvé par la miséricorde de Jésus le
Fils de Dieu.
La joie de Noël
La naissance de Jésus c’est la venue
chez les hommes du Fils de Dieu.
Voilà la raison de toute cette joie qui
jaillit de Noël. Même pour ceux qui
ne savent pas bien pour quoi il y a
cette joie. Pendant les guerres, il arrivait
que l’on fit une trêve à Noël,
d’une journée le plus souvent, au
moins de quelques heures.
Aujourd’hui le jour de Noël on se
salue entre voisins, on sourit, on se
souhaite Bon Noël. On téléphone aux
frères et soeurs, aux parents, aux amis.
On se réjouit en famille.
Derrière cette tradition il y a des
siècles. La joie et la paix de Noël se
sont inscrites dans la mémoire populaire.
A juste titre. Noël est un signe
d’espérance et, pour vivre, nous avons
besoin d’espérance. « Non, le mal et
la souffrance ne sont pas la fin de
tout », disait une directrice d’école en
Russie, à la fin du communisme, en
faisant lire à ses élèves un magazine
témoignant de l’espérance chrétienne.
Cette espérance a inspiré dans la
culture populaire de multiples « chants
de Noël ». En France ils nous ont
donné à travers les anciennes provinces
et régions – en français, en
basque, en breton, en occitan, en
corse, en béarnais – un recueil fantastique
de créations poétiques et musicales.
Tout le monde connaît aussi ce
chant venu d’Allemagne « Sainte
nuit ». En Angleterre il y a la joyeuse
tradition des « Christmas carols » que
vont chanter dans les rues des petits
groupes dans les jours précédant
Noël.
Ces chants et ces cantiques font
partie du patrimoine de l’humanité.
Et à travers eux l’espérance de Noël.« Les Anges dans nos campagnes »,« Il est né le divin enfant », « Entre le
boeuf et l’âne gris », sont parmi les
plus connus en France.
On aurait tort de croire que Noël
heurterait les autres religions. Les
Israélites attendent le Messie. Pour les
Musulmans, Issa-al Massih, Jésus le
Messie, est honoré, ainsi que sa mère
Maryam, Marie, citée 36 fois dans la
Coran.
De Noël à la vie après la mort
Jésus après avoir été crucifié, est
ressuscité le matin de Pâques. Nous
aussi nous pouvons espérer ressusciter
après notre mort, et entrer en
Paradis comme le Bon Larron.
Voilà vers quoi ouvre la porte du
mystère de Noël : le salut et la vieéternelle.
« Car Dieu a tant aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique afin que
quiconque croit en lui ne se perde pas
mais ait la vie éternelle »5.
1. Apôtres : les douze disciples principaux de
Jésus. Il leur donnera mission de continuer à
annoncer la Bonne Nouvelle, c’est-à-dire
l’Evangile. En grec eu enguellion.
2. Evangile de saint Marc, ch. 16, versets 15 et 16.
3. Evangile de saint Jean, ch. 3, v. 17.
4. Saint Paul, Lettre à Timothée, ch.2, v. 4.
5. Evangile de saint Jean, ch. 3, v. 16.
Cliquez pour revenir à l'accueil
|